L’édito du Président de COVALTRI77

« La planète brûle, et nous regardons ailleurs ». Il y a 30 ans, par ce propos, notre ancien Président de la République Jacques CHIRAC marquait une prise de position courageuse. Beaucoup de temps s’est écoulé, et notre planète continue de se réchauffer. Depuis, nous voyons chaque jour un peu plus les conséquences du réchauffement climatique. La population en a bien conscience, les comportements changent.

L’une des premières actions du nouveau Président des Etats Unis Joe BIDEN est de relancer une dynamique vertueuse des Etats en matière d’environnement. Ce n’est assurément pas un hasard, surtout après le comportement totalement irresponsable de son prédécesseur. C’est le rôle des hommes politiques, à fortiori des puissants, d’être exemplaires, des moteurs, solidaires. Les petits suivront, inexorablement !

Pourtant, pouvons-nous dire qu’il ne s’est rien passé durant ces 30 années ? Certainement pas. Entre les Grenelle de l’environnement, la COP 21 et autres réunions de nos dirigeants internationaux, de nombreuses dispositions ont été prises, mais ne se voient pas immédiatement. Toutes ont pour but de consommer mieux, de polluer moins, de respecter les ressources naturelles, et recycler ce qui peut l’être !

En France, le monde du déchet a profondément évolué ces 50 dernières années. Nous sommes passés de la décharge sauvage quasi-généralisée à des systèmes de collecte et de traitement particulièrement performants. Entre ces deux extrêmes, différentes méthodes sont appliquées sur le territoire français. Si le niveau des performances atteint dépend des équipements mis en place, il dépend aussi de l’effort du citoyen. Cet effort se manifeste par le geste de tri, qui a indéniablement progressé et permis pendant plusieurs années de récompenser la vertu, mais nous a cependant parfois éloignés de méthodes simples et de bon sens.

Hélas, les dispositions réglementaires, les normes de pollution toujours plus draconiennes, les coûts inhérents à ces services, mais également les dérives de certains usagers privilégiant la facilité à l’effort, connaissent de telles évolutions que le bon geste de tri des uns n’est aujourd’hui plus suffisant, à lui seul, pour contenir le coût du service. Ainsi, jusqu’en 2025, l’explosion de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP) décidée par nos parlementaires vient s’imposer aux collectivités en charge du déchet. Demain sans doute la redevance incitative, la collecte séparée des déchets alimentaires, etc… Autant de coûts supplémentaires !

Sur notre territoire, la gestion des déchets est assurée par deux syndicats : le SMITOM qui effectue le traitement et COVALTRI qui effectue la collecte.

 

LE TRAITEMENT par le SMITOM Nord Seine-et-Marne :

Créé dans les années 90 pour la construction d’un superbe outil de traitement des ordures ménagères composé d’une Unité de Valorisation Energétique (UVE) pouvant accueillir 131 000 tonnes/an, et d’un centre de tri d’une capacité de 15 000 t/an.

Le SMITOM, c’est aussi la gestion des déchèteries. Des déchèteries conçues à une autre époque ! Peu de place, mal conçues au regard des besoins d’aujourd’hui, subissant des mises aux normes les rendant encore plus difficiles d’accès. Sans compter les abus d’usage, puisque 80 000 cartes ne relevant pas ou plus d’usagers dépendant du syndicat étaient en circulation, expliquant la mise en œuvre d’un nouveau règlement (économie 1 million/an), dont les modalités critiquées se généralisent pourtant dans de nombreux syndicats.

Un travail énorme a été réalisé au cours de ces 4 dernières années. Sur le renouvellement de la concession de service public tout d’abord, en intégrant les travaux à réaliser. Trouver un exutoire pour notre tri sélectif, des partenariats pour combler nos vides de fours suite au départ de 17 communes vers le Val d’Oise, trouver des entreprises pour exploiter la chaleur fatale. Nous avons aussi « cassé » le prêt toxique, réduisant de plus de moitié la pénalité de remboursement anticipé par rapport aux premières négociations. Travail sur le désendettement du syndicat ensuite. La reconstitution d’une capacité d’autofinancement enfin, hélas de nouveau mise à mal dans le budget 2021 !

En effet, en 2021, nous subissons un effet ciseau. D’un côté, l’explosion de la TGAP. De l’autre, la chute des prix de reprises des matières et l’impact des travaux. Pourtant, nous jugeons impossible la répercussion intégrale sur nos adhérents. Nous prenons donc la décision difficile, mais solidaire, d’étaler cette charge sur plusieurs exercices, au détriment de la consolidation engagée de nos finances. Décision qui ne peut être que ponctuelle.

Outre la poursuite d’un assainissement des finances absolument indispensable, la réussite dans notre projet d’exploiter la chaleur fatale, le syndicat doit également travailler son réseau de déchèteries, pour les rendre plus modernes et mieux adaptées aux besoins d’aujourd’hui et de demain.

 

LA COLLECTE par COVALTRI 77 :

Le bon traitement du déchet par le SMITOM, permettant un recyclage optimal, nous impose à la fois d’adapter les modalités des collectes, et de mettre en place un système incitant à encore faire mieux dans les pratiques de tri. La hausse considérable de la TGAP jusqu’en 2025 rend indispensable l’application de ces bonnes pratiques. A défaut, le coût du service répercuté par la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) ou une redevance explosera littéralement, ou imposera des modalités de collecte sans doute très différentes et dégradées, comme les mettent en pratique de nombreux territoires français.

Adhérent au SMITOM depuis 2006, COVALTRI assure historiquement la collecte des ordures ménagères sur les territoires Columérien et de la Brie des Morin. Le territoire de la Ferté Sous Jouarre a sollicité son adhésion en 2018. En 2019, ce sont les 12 communes du Pays Créçois qui demandent leur adhésion au 01/01/2020. En 2022, ce seront les communes de la CC du Pays de l’Ourcq.

La crise sanitaire est venue à son tour perturber la mise en place du nouveau prestataire au début de l’année 2020, qui s’est pourtant réellement investi pour nous servir au mieux ; la distribution des bacs sur le Créçois a pu connaître des difficultés aussi.

Nouveauté particulièrement contestée, la collecte des encombrants à la demande, qui permet de mieux collecter ces déchets finissant en majorité en enfouissement. D’une part, la conséquence est un apport bien moindre en enfouissement. D’autre part, le syndicat n’a eu d’autre choix que de reconsidérer celui fait en 2014 d’une collecte de tous les encombrants déposés sur trottoir. En effet, entre 2014 et 2020, les tonnages ont été multipliés par 3.5. Heureusement, la tarification était forfaitaire ! Quel aurait été le coût dans le cadre du nouveau marché de collecte si nous avions maintenu ce fonctionnement ? Quelles en auraient été les conséquences avec la hausse de la TGAP et la mise en place prochaine de la tarification par flux ? Plutôt que supprimer ce service comme le font d’autres territoires, nous avons choisi de le maintenir, mais avec plus de rigueur. Les déchèteries doivent être privilégiées dans toute la mesure du possible, car elles permettent un meilleur niveau de recyclage.

Soyez assurés que les syndicats, COVALTRI 77 et SMITOM Nord Seine-et-Marne, leurs élus et services respectifs, font le maximum pour vous assurer le meilleur service, au moindre coût. Ensemble, préparons l’avenir, et préservons notre environnement.

 

JF LEGER